Édition du mardi 19 septembre 2006
Le mouvement du logement social demande des moyens en cohérence avec les objectifs affichés
L'avenir du logement social et l'accession sociale à la propriété, autant de thèmes très politiques à sept mois de la présidentielle, seront au centre des débats du congrès du mouvement HLM à Bordeaux du 19 au 21 septembre.
«Notre ambition doit être large au moment où se préparent, en 2007 et 2008, des choix majeurs pour notre pays», affirme Michel Delebarre, président de l'Union sociale pour l'Habitat (USH), qui regroupe des fédérations d'organisme HLM. Le congrès permettra de débattre des positions défendues par l'Union dans le cadre de la campagne présidentielle. Un document final qui rassemblera ses propositions et ses questions aux différents candidats devrait être publié avant la fin de l'année.
«Qu'attend-on aujourd'hui du logement social », demande Michel Delebarre, «veut-on en faire un cantonnement pour l'accueil des plus pauvres ?» ou lui «conserver une vocation plus large et lui faire jouer un rôle de régulateur de marché?» Dans le premier cas, «ce serait rejeter l'objectif de mixité sociale et recréer à terme les conditions de désordres urbains que tous dénoncent aujourd'hui», estime l'ancien ministre du Logement, député et maire de Dunkerque. Mais dans le deuxième, «l'allocation des moyens publics doit être en cohérence avec l'objectif affiché», ajoute-t-il.
Alors que la demande de logement social est de plus en plus importante en raison des prix très élevés de l'immobilier, l'un des problèmes les plus criants est l'absence de mobilité des ménages. Faute d'avoir les moyens financiers pour déménager dans du locatif ou pour accéder à la propriété, les logements sociaux sont occupés pendant longtemps par les mêmes locataires, même si les situations familiales ont changé.
Sur les quatre millions de logements sociaux en France, seuls 10% changent de locataires chaque année et même moins de 5% à Paris, soit environ 400.000 qui s'ajoutent aux 80.000 neufs. Une situation qui ne permet pas de remettre sur le marché assez de logements pour accueillir les familles les plus modestes.
Pour la construction neuve, le ministre de la Cohésion sociale et du Logement Jean-Louis Borloo, qui clôturera le congrès jeudi, veut mettre les moyens financiers pour que cette offre grimpe jusqu'à 90.000 logements en 2006 et une moyenne de 100.000 logements par an à partir de 2007 (voir nos autres informations de ce jour). Selon les chiffres du ministère, il faudrait construire 500.000 logements sociaux en cinq ans, et relancer en même temps le logement intermédiaire dans les grandes agglomérations pour avoir une offre équilibrée entre les loyers sociaux et les loyers de marché.
La question de la vente des logements HLM sera elle aussi abordée. Un sujet d'autant plus d'actualité que le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, s'est prononcé jeudi pour «l'obligation» de vendre tous les ans 1% du parc.
Une opération qui peut se faire assez aisément dans les petits lotissements, mais qui est beaucoup plus difficile, voire impossible, dans les grands ensembles, souligne l'USH.
Les délégués au congrès débattront aussi du sujet très sensible de la succession à la tête de l'USH. Son président Michel Delebarre arrive en effet au terme de son deuxième mandat en mars 2007 et, selon le règlement, ne peut se présenter pour un troisième. Le délégué général, Paul-Louis Marty, fait valoir ses droits à la retraite après neuf ans à ce poste. Le nom de Pierre Pommelet, ancien directeur général de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'Habitat (ANAH), est évoqué pour sa succession.
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